Catégorie : "Concert, Tout Public
21h00
Indiscipliné et content, deux mots qui caractérisent le Bénabar actuel, même s’il avoue être plus à l’aise avec le premier qualificatif. Après « le dîner » et « l’effet papillon », deux titres qui lui ont permis d’accéder à la notoriété et de débuter une carrière de chanteur, l’artiste a poursuivi son chemin et a sorti il y a quelques mois son 9è album dans lequel on le découvre en toute sincérité.
Mardi 21 juin 2022 à 21h, à l’occasion de la Fête de la musique, retrouvez-le pour un concert gratuit sur la scène du théâtre de verdure du parc de l’Europe, à Thiais, sa ville natale, avec cette énergie, cet humour et ces chansons qui nous font rire et pleurer.
Entrée gratuite (77 rue Victor Basch, à proximité du commissariat de police) dans la limite des places disponibles
Photo : Julot Bandit
A propos de Bénébar…
Deux albums la même année ? Parle-t-on d’un artiste urbain ou bien de Bénabar ? Si On Lâche Pas L’Affaire talonne d’aussi près Indocile Heureux, sorti début 2021, c’est parce que le chanteur populaire de 52 ans a connu une montée de sève créative qui ne pouvait que le pousser à envisager un nouveau projet.
Ce disque, « curieusement collectif et personnel », marque un tournant pour son auteur, qui a collaboré en confiance avec une équipe soudée depuis le précédent opus, travaillant à la fois l’écriture, plus resserrée, et le chant, plus assuré.
Si l’exécution des douze titres a été d’une surprenante rapidité, c’est que les fondations étaient solides. « Il y avait des chansons qui trainaient depuis un moment, des bouts de textes, on a beaucoup travaillé, j’ai pris un mois pour être sûr que j’avais de quoi faire un disque et une fois rassuré, ça a été vite. Comme je ne tournais pas et que j’étais hyperactif, ça s’est fait de façon détendue. Deux albums dans la même année ça ne s’est pas trop fait dans mon style de musique, c’est très urbain comme façon de bosser ! »
Le processus est simple : tout part de Bénabar, mais d’autres auteurs et/ou compositeurs rattrapent la balle au bond et viennent enrichir ses idées. Ainsi « Monogame », où, pour la première fois, Bénabar chante les mots d’un auteur, en l’occurrence son complice Pierre-Yves Lebert. « J’ai beaucoup aimé bosser sur le texte d’un autre, c’est nouveau et différent pour moi ».
Les fans de l’artiste savent que sa spécialité est cette capacité à écrire des morceaux intimes chargés d’émotions qui parlent au plus grand nombre. Ainsi « Pétersbourg », sur la ville où il passa son voyage de noces, où la grande Histoire rencontre la petite, ou encore la chanson qui donne son titre à l’album avec cette image fulgurante de la vie, qui consiste à « faire du patin à glace pour la première fois ».
Si Bénabar n’est certes pas un rappeur, il a toutefois ce don d’observation qui lui permet de relever les incongruités de l’époque et de s’en moquer, tout en évitant de jouer les donneurs de leçon. Que l’on parle de « Mascarade », esquisse d’une critique des réseaux sociaux avec un portrait de femme qui surjoue le bonheur digital, ou de « J’Ai Perdu Le Mot De Passe », résumé des angoisses modernes de ce monde où l’on « accepte tout », signant des pactes « avec des serveurs qui se servent de nous », c’est toujours la même légèreté textuelle qui cache une deuxième couche, plus introspective, pour qui veut aller au-delà de la première lecture et des jolies mélodies.
Histoire de diversifier son tracklisting, Bénabar s’offre le luxe d’une chanson uptempo, « À Contre-Nuit », solaire et majestueuse, et offre un nouveau storytelling king size avec « Vanessa », la rencontre d’une fan d’astrologie à l’irrésistible ironie (la chanson, pas la femme).
La surprise du chef, c’est bien sûr le duo avec Renaud, le genre de chanson qui ne saurait supporter l’à peu près. Le titre était déjà en construction lors du précédent album, quand la femme de Bénabar lui a suggéré l’idée d’un duo. « Je me suis dit que ça pourrait être un mec déprimé qui irait voir quelqu’un encore plus déprimé. Quand j’en ai parlé à Bertrand Lamblot (membre rapproché de sa team musicale, ndr), il m’a simplement répondu : “Bon, qui l’appelle ?” Parce qu’on pensait tous à la même personne, évidemment ! En plus c’est Renaud qui m’a présenté Les Corses, un restaurant dans le Sud pas loin de chez moi, donc c’était une évidence ». Le résultat, c’est « Chez Les Corses », un petit bijou finement ciselé avec un Renaud au meilleur de sa forme vocale.
Impossible de passer à côté du titre qui s’impose derechef comme un des plus beaux qu’il ait jamais interprété, « Reviens Me Quitter », dont l’idée vint à Bénabar en réécoutant le « Message Personnel » de Françoise Hardy. Démarré comme un exercice de style sur les saisons, la composition évolue quand le chanteur proposé la deuxième partie, live en studio. « On a gardé le texte écrit dans la cabine. C’est la première fois que je faisais ça, juste sur l’émotion, et ce passage a été écrit tel quel, devant le micro ». Une émotion palpable, mais sans excès d’épanchement. « Le pathos, c’est quelque chose que je déteste, en plus je pense que ça n’est pas un bon chemin. C’est le public qui doit pleurer, pas le chanteur. Là c’est une bonne surprise, le morceau a touché tous les gens qui l’ont écouté ».
En attendant la tournée tant retardée qui sera du coup l’occasion de défendre deux albums en même temps, voilà un dixième disque qui se veut différent tout en étant la suite logique du précédent. « J’aimerais que les gens ressentent ma volonté de prolonger une conversation, même si c’est quand même surtout moi qui parle. J’aurais été anxieux si je n’étais pas sûr de moi mais là, j’assume tout ».
On Lâche Pas L’Affaire vient remettre Bénabar au coeur de cette variété française haut de gamme qu’il incarne avec panache.
– Olivier Cachin –
Public :
Tout public
Tarif :
Gratuit
Contact
Ville de Thiais
culturel@ville-thiais.fr
Lieu
Parc de l'Europe
77 rue Victor Basch
94320
Thiais